Cette explosion est généralement liée à l'exploitation de la mine houillère, et est suivie d'un dégagement dit instantané de gaz.
Il s'agit d'un accident souvent mortel, parmi les plus redoutés des mineurs, en général aggravé par un effondrement des galeries et parfois par un « coup de poussier », accident bien plus grave; si bien qu'il est souvent difficile de savoir après-coup si c'est le méthane ( grisou ) ou le poussier qui a provoqué la catastrophe.
Le mélange air-grisou est très explosif à des teneurs de 5 à 15 % de grisou.
Plus la mine est profonde, plus le grisou pose de problèmes
Son apparition est restée très mal comprise et donc difficile à prévenir jusqu'à la fin des années 1950.
Le poussier est un ensemble de fines particules de poussières de carbone hautement inflammables présent durant l'exploitation des mines houillères
En suspension dans l'air, le poussier est à l'origine d' explosions meurtrières ; on parle aussi de coup de poussière.
Les techniques « modernes » d'extraction mécaniques, apparues entre les années 1910 et 1930 ( marteaux piqueurs et haveuses ), ont augmenté considérablement la production de ces poussières, qui sont également à l'origine de la maladie pulmonaire du mineur, la silicose.
Un des principaux risques est lié à l'état de fine particule : en effet, le charbon a besoin d'air pour brûler, or en fine poussière, il présente une grande surface de contact avec l'air.
La composition chimique des grisous des bassins houillers britannico-franco-belgo-rhénan varie entre les limites suivantes :
Méthane (CH4) : de 93,0 à 99,5 %
Éthane (C2H6) : de 0,02 à 2,8 %
Hydrogène : de 0,00 à 0,23 %
Azote : de 0,00 à 3,5%
Gaz carbonique CO2 : de 0,03 à 3,4 %
Mesures de prévention pour les accidents causés par l'inflammation du grisou :
En 1815, l'ingénieur britannique Humphrey Davy inventa la lampe de sécurité, dite lampe de Davy, dont le principe essentiel consistait à éviter la propagation de la flamme en dehors de la lampe, principal risque d'explosion du grisou.
La flamme ne pouvant traverser une toile métallique aux mailles serrées.
Le grisou pénétrait à l' intérieur de la lampe mais se consumait dans celle ci.
En conservant le même principe, les lampes de sécurité connurent diverses évolutions au cours de l' histoire de l'exploitation minière.
Si l'air entrant par le tamis antidéflagrant était chargé de gaz, il se produisait une combustion visible (dite « auréole ») du grisou autour de la flamme normale, ce qui permettait d'apprécier la teneur en grisou de l'air.
Vers la fin des années 1920, elles étaient utilisées comme détecteur de grisou et non plus comme moyen d'éclairage, les lampes électriques au pouvoir bien plus éclairant les ayant remplacées.
On utilisa vers 1900 des grisoumètres à alcool ayant une certaine ressemblance avec les lampes de sécurité ( Pieler et Chesneau ), ces appareils de mesure permettaient par simple observation de la hauteur de la flamme sur une échelle graduée de relever des teneurs en grisou au dixième de pour cent.
Quelques années plus tard ces appareils devenus desuets et interdits par la Commission française du grisou furent remplacés par les grisoumètres électriques Léon du nom de l'ingénieur inventeur de ce procédé consistant à comparer la combustion catalytique du grisou sur un fil de platine allié.
Dispositif perfectionné dans les années 1950 par le Centre d'études et de recherches des Charbonnages de France (CERCHAR) pour aboutir à la série des « Verneuil 52 » dont quelques centaines d'exemplaires étaient couramment utilisés dans les mines françaises jusqu'à leur fermeture vers les années 2000.
Après la catastrophe des Mines de Courrières en 1906, les lampes à feu nu ( astiquettes ) furent interdites d' usage au fond.
Chaque mine devait être dotée d' un puits secondaire dit d'aérage permettant une aération continue et régulée des galeries.
L'air ventilé évacuait ainsi le grisou au fond et au toit de ces dernières.
Des barrages coupe flamme furent inventés par l'ingénieur Taffanel, consistant à stocker des poussières neutres ( chaux ou calcaire ) sur des planches en faible équilibre au plafond des galeries.
En cas d'explosion, ces dernières se retournaient et les poussières neutres éteignaient la flamme évitant ainsi sa propagation dans la mine.
Plus tardivement les arrêts Taffanel furent remplacés par des bacs en plastique emplis d'eau colorée ( afin de vérifier aisément le niveau ).
Quand les mines furent électrifiées, tout appareil électrique devait être antidéflagrant, ces protections spécifiques expliquent le surdimensionnement des appareils usités au fond.
D'autres caractéristiques physiques du grisou (indice de réfraction, absorption sélective dans l'infra-rouge, etc.) ont également été utilisées, en particulier pour réaliser des télégrisoumètres enregistreurs permettant de surveiller automatiquement de la surface, avec des alarmes automatiques, l'atmosphère grisouteuse en de nombreux points d'une mine.
au fond.
La vitesse de propagation de la flamme est de plusieurs centaines de mètres à la seconde et sa température atteint les 1100° C.
C'est ainsi que le 10 mars 1906, 110 kilomètres de galerie répartis sur trois puits de la Compagnie des mines de Courrières
furent embrasés par un coup de poussier à environ 420 m de profondeur.
La catastrophes des mines de Courrières, la plus importante en Europe, fit officiellement 1 099 victimes.
L-hirondelle-Estevelles, Posté le lundi 06 mars 2017 04:12
ex gueule noire reconvertis vers edf en1990 , j'ai pu revenir dans le bassin minier en 2001 , je totalise presque 10 ans de fond et je suis le dernier mineur de ma famille et le plus jeune embauché dans le bassin minier , tous les anciens s'en vont les uns après les autres , après moi il n y aura plus rien a part nos terrils !!!! c'est peut être mieux comme ça !