La conservation, le nettoyage, le remplissage et l'allumage quotidiens de plusieurs centaines de lampes de sureté, qui devaient toujours être entretenues en parfait état exigeait, sur le carreau de la mine, une lampisterie largement installée et munie de tout l'outillage et le personnel nécessaires.
Les lampes devaient être remontées et nettoyées lorsqu'elles étaient rendues par les ouvriers, remises en état si elles étaient détériorées, remplies d'huile ou de benzine , allumées sauf pour celles qui étaient munies d'un rallumeur, vérifiées soigneusement et enfin accrochées à un râtelier, sous le numéro correspondant à l' ouvrier auquel elle était attribué.
Le service de contrôle devait être tenu de façon stricte pour qu'on sache toujours si un ouvrier était descendu dans la mine ou non et s'il était en possession de sa lampe habituelle ou d'une autre.
C'est en ces lieux que les lampes étaient démontées en désactivant les fermetures de sécurité au moyen de puissant aimants permanents ancrés sur les établis ou un peu plus tard avec des machines électromagnétique, notamment pour les lampes électriques.
Le nettoyage portait sur toutes les parties de la lampe, qui remontait souvent boueuse ou chargée de poussières; mais il était surtout important en ce qui concernait le manchon de verre et les tamis.
Pour le manchon, ce nettoyage avait surtout pour but de rendre à la lampe son pouvoir éclairant, diminué par la poussière ou la graisse qui salissaient le verre.
Pour les tamis, l'enlèvement des parcelles de toutes sortes qui adhéraient sur la toile métallique, en bouchaient les pores et risquaient d'en oxyder les fils était encore indispensable au point de vue de la sécurité.
Les matières grasses qui restaient sur les tamis étaient susceptibles de s'échauffer et de transmettre la flamme au dehors.
On opérait le nettoyage des tamis à l'aide de brosses mécaniques agissant à l'intérieur et à l'extérieur, ainsi que sur le chapeau.
Des appareils spéciaux, mus au moyen d'une pédale ou mieux d'un petit moteur, permettaient de nettoyer parfaitement u grand nombre de tamis en peu de temps.
Certains d'entre eux utilisaient l'air comprimé pour compléter l'action des brosses, voire même pour la remplacer.
Les tamis, une fois nettoyés, devaient être examinés avec soin, pour s'assurer qu'aucune maille n'était déformée ou rompue.
Une seule maille défectueuse entraînait le remplacement du tamis.
Lorsque tous les organes de la lampe avaient été nettoyés ou remplacés, on procédait au remplissage, à l'allumage, le plus tard possible pour éviter un gaspillage du combustible, et à la fermeture.
Si la fermeture comportait un rivet de plomb on changeait tous les jours la lettre de contrôle, en évitant tout naturellement de suivre un ordre régulier.
Avant d'être mises en place, les lampes étaient vérifiées.
Le défaut le plus fréquent était l'oubli d'une rondelle d'étanchéité ou un serrage insuffisant.
En dirigeant sur la lampe, privée de sa cuirasse, un fort courant d'air comprimé, la flamme vacillait si les joints n'étaient pas étanches.
Il était recommandé aux ouvriers de vérifier la lampe au moment où elle leur était remise, s'ils ne faisaient aucune observation, ils étaient dés lors responsables.
D'autre part, au moment de la réception des lampes rendues, les lampistes avaient le devoir absolu de signaler toute détérioration constatée, en particulier toute trace d'ouverture ou même de tentative d'ouverture. L'accès de la lampisterie était interdit aux ouvriers; leur lampe leur était remise à travers un guichet.
Chaque lampe portait un numéro, reproduit sur les pièces démontables, la cuirasse et le réservoir par exemple, et inscrit au-dessus du crochet du râtelier de la salle de dépôt des lampes.
Il la remettait en échange de sa lampe et l'agent chargé de la distribution l'accrochait au râtelier à la place la lampe.
Un registre spécial, tenu constamment à jour, contenait les noms des ouvriers et le numéro de leur lampe.
Ce registre mentionnait également les échanges de lampes effectués au fond en cas d'extinction de celle ci en coordination avec les préposés affectés à cette tâche.
Grâce à ce système de contrôle, il était possible de savoir à tout moment, le nombre et les noms des ouvriers descendus.
Cette mesure était des plus utiles en cas de catastrophe.
Les lampisterie à essence étaient plus dangereuses que les lampisteries ordinaires et des mesures particulières devaient être prises pour éviter les risques d'explosion.
L'approvisionnement d'essence était conservé en fûts, à l'extérieur du bâtiment principal.
Seul un seul réservoir de remplissage dont la capacité ne dépassait pas celle qui suffisait pour la journée se trouvait dans la salle de remplissage; le plancher était en pente pour rassembler l'essence qui venait à s'échapper et en cet endroit se trouvait un réservoir contenant quelque centaine de kilos des sable dont on se servait en cas d'incendie pour étouffer le feu.
Le réservoir d'essence de la lampisterie était équipé de plusieurs vases de remplissage en verre dotés de soupapes à ressort, ce qui permettait le remplissage d'autant de pots de lampes en une seule opération.
Lorsque les lampes étaient remplies, il fallait les retourner pour rejeter l'essence en excès, il ne devait pas y avoir dans la lampe plus d'essence que n'en pouvait absorber la ouate.
La toiture des lampisteries à essence était très légère pour ne pas offrir de résistance en cas d'explosion.
Les lampisteries étaient d'ailleurs généralement séparées des autres bâtiments de la fosse.
Les lampisteries électriques étaient plus simples et ne présentaient pas les autant de danger d'explosion.
Il fallait cependant une bonne ventilation de l'atelier pour évacuer les gaz provenant de l' électrolyse pendant le chargement.
Le nettoyage était moins compliqué, ce dernier se limitait à l'essuyage des verres.
La partie caractéristique et essentielle de ce type de bâtiment était la salle contenant le banc de charge des accumulateurs.
Les lampistes étaient bien souvent des femmes dans les travaux de récupération, de distribution, de démontage et de nettoyage des lampes.
Les travaux de réparation ou de remplacement des pièces défectueuses étaient confiés à des agents spécialisés, bien souvent issus des ateliers d'entretien mécanique, qui suivaient régulièrement des formations spécifiques auprès des constructeurs qui vendaient les lampes aux Compagnies minières.
Tous ces employés travaillaient sous les directives d'un porion lampiste qui gérait ce service de la fosse.
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